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Marronnier d’Inde

Nom scientifique : Aesculus hippocastanum L.
Partie utilisée : graines (semences) standardisées en extrait sec (escine) ; écorce en usage traditionnel.
Origine : arbre originaire des Balkans / Europe du Sud-Est, largement planté en Europe.

Marronnier d’Inde

Avis global

Le marronnier d’Inde fait partie du très petit groupe de plantes veinotoniques disposant de vraies données cliniques robustes : essais randomisés, méta-analyses, synthèses Cochrane.
Les extraits standardisés montrent une réduction des œdèmes, du volume de jambe, et une amélioration des symptômes de l’IVC/CVI (douleurs, lourdeurs, prurit, crampes).

Les autorités (EMA/HMPC, Commission E, ESCOP, NCCIH, Vidal, Examine) convergent :

  • Usage bien établi (“well-established use”) pour l’IVC confirmée (C2–C4)
  • Efficacité proche des bas de contention sur certains critères (volume de jambe)
  • Exigence d’un extrait standardisé (et non de poudre brute)

Les limites de la littérature sont claires :

  • hémorroïdes : une seule petite étude ancienne → bénéfice incertain
  • varices esthétiques, prévention thrombotique, ulcères, fertilité, foie, microbiote, etc. → aucune preuve solide

Sur la sécurité :

  • Les extraits standardisés débarrassés d’esculine sont globalement bien tolérés (≤12 semaines), les EI sont bénins et comparables au placebo
  • Les graines/feuilles/écorce crues sont toxiques (esculine, saponines)
  • Les formes injectables d’escine ont causé des atteintes rénales/hépatiques, ce qui impose une prudence accrue chez les personnes fragiles
  • La qualité des compléments est très variable : beaucoup ne reproduisent pas les extraits testés en clinique

En pratique :
→ Indication recevable : adjuvant symptomatique de l’IVC, chez l’adulte, sur quelques semaines, avec extrait standardisé.
→ Les autres usages n’ont pas de preuve suffisante.


🎯 Effets attendus et preuves scientifiques

Fonction cibléeEffet revendiquéNiveau de preuveDétails des études cliniquesDose efficace
Insuffisance veineuse chronique (CVI, C2–C4)Diminution œdèmes, volume de jambe, lourdeurs, douleurs, crampes, pruritA – >20 RCTs, méta-analyses Cochrane, Underland 2012, consensus EMA/ESCOP/Commission E/Vidal/ExamineRCTs contrôlées vs placebo, n>1000 cumulés ; amélioration modérée mais constante ; tolérance = placeboExtraits 16–20 % escine : 100 mg/j (50–150 mg/j), 4–12 semaines ; équivalent 240–290 mg extrait sec DER 5–8:1
Troubles veineux mineurs↓ lourdeur, ↓ inconfort, ↓ œdème discret🟠 DDonnées traditionnelles ; pas de RCTs modernes ; extrapolation indirecte depuis CVI~100 mg escine/j (données empiriques)
Hémorroïdes (mono-plante)Amélioration modeste🔴 EUne seule petite RCT (~72 sujets), ancienne ; résultats non reproduitsAucune posologie démontrée ; ne pas utiliser en indication ciblée
Prévention thromboses / ulcères / SPTAucun bénéfice démontréFAucune étude d’événements “durs”, uniquement des données symptomatiques
Autres indications (fertilité, chirurgie, foie, intestin…)Données fragmentaires🔴 EÉtudes dispersées, souvent escine IV ou combinaisons ; nombreuses données animales

⚠️ Sécurité et précautions

Effets secondaires / Effets indésirables

Avec extraits standardisés 16–20 % escine :

  • Troubles digestifs légers (nausées, diarrhée/constipation)
  • Céphalées, vertiges
  • Prurit ou rash
    Tolérance comparable au placebo dans les RCTs.

Formes injectables (hors compléments) : toxicité rénale/hépatique décrite.

Plante brute (graines, feuilles, écorce) :
toxique, esculine + saponines → troubles GI sévères, neuro-symptômes, risque hémorragique.


Contre-indications / populations à risque

  • Insuffisance rénale / hépatique : prudence → éviter l’automédication
  • Insuffisance cardiaque : avis médical recommandé
  • Grossesse / allaitement : quelques données anciennes, mais EMA = éviter
  • Enfants < 18 ans : non recommandé
  • Rappel : marrons crus = toxiques, ne pas confondre avec châtaignes

Interactions

  • CYP3A4, CYP2D6, possiblement CYP2C9/1A2 : inhibitions théoriques (in vitro)
  • Anticoagulants / antiagrégants : risque théorique (plante brute), pas documenté pour extraits standardisés → prudence
  • Antidiabétiques : possible effet hypoglycémiant additif (théorique)

Position Fideta :
→ Interactions plausibles mais non démontrées : prudence chez patients polymédiqués / traitements sensibles.


Dose maximale recommandée (complément)

  • ≈100 mg d’escine/j, fourchette 50–150 mg/j selon extrait
  • Durée : ≤12 semaines sans avis médical (NCCIH/EMA)

🧪 Forme et qualité du complément

  • Formes : gélules/comprimés (extrait sec 16–20 % escine), gels topiques
  • Extraction : hydro-alcoolique (éthanol/eau), DER 5–8:1
  • À exiger :
    • Aesculus hippocastanum L., semen
    • DER + solvant
    • Titrage en escine (%) + mg/dose
    • Conformité EMA/Pharmacopée
    • Absence d’esculine résiduelle

Problème majeur : très forte hétérogénéité → beaucoup de compléments sous-dossiés ou non standardisés.


📊 Résumé des évaluations

CritèreNoteCommentaire
EfficacitéAPreuves solides dans l’IVC ; RCTs + méta-analyses ; reconnaissance EMA/ESCOP/Commission E
Sécurité🟢 BBonne tolérance à court terme ; toxicité forme brute/injectable ; prudence foie/reins, grossesse
Qualité🟠 DProduits très hétérogènes ; peu reproduisent les extraits testés en clinique

📚 Références scientifiques (sélection)

  1. Pittler & Ernst. Horse chestnut seed extract for CVI. Cochrane.
  2. Pittler & Ernst. Arch Dermatol. 1998.
  3. Underland V. Glob Adv Health Med. 2012.
  4. EMA HMPC. Monograph on Aesculus hippocastanum semen, 2018.
  5. EMA HMPC. Monograph on Aesculus hippocastanum cortex, 2022.
  6. NCCIH (NIH). Horse Chestnut – Safety & Usefulness.
  7. Examine.com. Horse Chestnut – benefits, dosage, side effects.
  8. Vidal Phytothérapie. Marronnier d’Inde.