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Coquelicot

Nom scientifique: Papaver rhoeas L.
Partie utilisée : Pétales (Papaveris rhoeados flos) Origine : Europe, bassin méditerranéen

Coquelicot

Avis global

Le coquelicot est utilisé en phytothérapie traditionnelle comme calmant de la toux et adoucissant du sommeil.
Cependant, aucune étude clinique humaine n’a jamais démontré une efficacité thérapeutique : ni essai randomisé, ni méta-analyse, ni avis EMA positif.

La plante contient des alcaloïdes isoquinoléiques en faible quantité. Si les infusions usuelles sont en général bien tolérées, plusieurs cas d’intoxications publiés (adultes et enfants) décrivent des symptômes proches d’une intoxication morphinique : myosis, somnolence, convulsions, dépression respiratoire. Un risque de confusion avec d’autres Papaver (ex. P. bracteatum riche en thébaïne) existe également.

Analyse bénéfice-risque :

  • Bénéfices : hypothétiques, uniquement traditionnels, non confirmés cliniquement.
  • Risques : réels mais rares (intoxications décrites, risque accru chez l’enfant et populations fragiles).
    ➡️ Rapport bénéfice/risque défavorable : absence de bénéfice démontré, présence d’un risque même faible.

🎯 Effets attendus et preuves scientifiques

Fonction cibléeEffet revendiqué (population)Niveau de preuveDose efficace
RespiratoireAdoucissant/antitussif (adultes)⚫ FAucune donnée clinique
Sommeil / anxiétéAide à l’endormissement (adultes)⚫ FAucune donnée clinique
Respiratoire (enfant)Toux pédiatrique⚫ FAucune donnée clinique

⚠️ Sécurité et précautions

Effets secondaires observés

  • Somnolence, vertiges possibles.
  • Cas d’intoxications (rapportés) : myosis, confusion, convulsions, dépression respiratoire, bradycardie.

Contre-indications

  • Grossesse, allaitement
  • Enfants (< 12 ans)
  • Antécédents convulsifs
  • Insuffisance respiratoire
  • Allergie aux Papavéracées

Interactions

  • Dépresseurs du SNC (benzodiazépines, opioïdes, antihistaminiques sédatifs, alcool)
  • Autres plantes sédatives

Dose maximale recommandée

  • Aucune norme clinique établie.
  • Limiter à un usage ponctuel, faible, avec produits conformes Pharmacopée.

🧪 Forme et qualité du complément

  • Forme galénique : pétales séchés pour infusion/sirop ; extraits hydroalcooliques (non standardisés).
  • Mode d’extraction : infusion aqueuse ou hydroalcoolique douce.
  • Qualité :
    • Identification botanique stricte (Papaver rhoeas uniquement)
    • Contrôle des alcaloïdes (éviter contamination par P. bracteatum)
    • Matières conformes Pharmacopée

📊 Résumé des évaluations

CritèreNoteCommentaire
EfficacitéAucune étude clinique disponible, uniquement usage traditionnel
Sécurité🟡 CTolérance correcte aux doses usuelles, mais cas d’intoxications publiés, risque accru chez l’enfant
Qualité🟡 CPharmacopée disponible, mais marché hétérogène, risque de confusion botanique

📚 Références scientifiques

  1. ANSM – Liste A des plantes médicinales (Papaver rhoeas, pétales).
  2. Legifrance – Décret n°2008-841 encadrant la vente des plantes médicinales.
  3. EMA/HMPC – Monographies et listes communautaires (aucune entrée pour P. rhoeas).
  4. EFSA – Compendium of Botanicals (Papaver spp., alcaloïdes d’intérêt).
  5. Günaydın YK et al. Papaver rhoeas poisoning: Five case reports. Case Rep Med. 2015.
  6. Koçak AO et al. Red Poppy poisoning: Three pediatric cases. Cyprus J Med Sci. 2016.
  7. Gambaro V. Analysis of contaminated extracts of P. rhoeas with P. bracteatum (thébaïne). Planta Med. 2012.