Lactibiane CND
Marque / Laboratoire : PiLeJe
Catégorie : Mélange de souches probiotiques
⚫ Note Fideta : F – Score : 10/100
Lactibiane Cnd 10M associe Lactobacillus gasseri LA806 et Lactobacillus helveticus candisis LA401, 10 milliards d’UFC par gélule, présenté pour le confort intestinal, vaginal et les mycoses récidivantes (Candida).
- Pour l’indication mise en avant (candidoses intestinales ou intimes récidivantes),
→ il n’existe aucune étude clinique publiée chez l’être humain avec ce produit ni avec l’association LA806 + LA401. - Les seules données spécifiques à cette combinaison proviennent d’un modèle murin de candidose œsophagienne et digestive, montrant une diminution de la colonisation par Candida albicans et de l’inflammation intestinale après supplémentation orale en LA401 et LA806.
- Chez l’humain, une étude multicentrique ouverte, non contrôlée a évalué L. gasseri LA806 seul dans le syndrome de l’intestin irritable, avec amélioration des scores de symptômes, mais sans groupe placebo et sans lien avec la candidose.
Les revues systématiques et méta-analyses sur les probiotiques dans la vulvovaginite candidosique montrent des résultats hétérogènes, souvent de faible certitude, et portent sur d’autres souches (notamment L. rhamnosus et L. reuteri), pas sur LA806/LA401.
En l’état des connaissances, aucune preuve clinique solide ne justifie l’usage de Lactibiane Cnd 10M comme traitement ou prévention spécifique des mycoses urogénitales ou intestinales. Le rationnel repose surtout sur :
- des données précliniques (modèle murin de candidose),
- des données humaines limitées sur une seule souche (LA806) dans l’IBS,
- et une extrapolation fragile des résultats d’autres probiotiques dans la candidose vulvo-vaginale.
📦 Composition et analyse
Posologie standard : 1 gélule/jour, soit 10 milliards d’UFC au total.
| Ingrédient / Souche | Quantité (par gélule) | Commentaire Fideta |
|---|---|---|
| Lactobacillus gasseri LA806 | Inclus dans les 10 milliards d’UFC | Étudiée seule dans l’IBS dans une étude non contrôlée, niveau de preuve faible. Aucun lien démontré avec la candidose ou la prévention des récidives vaginales. |
| Lactobacillus helveticus candisis LA401 | Inclus dans les 10 milliards d’UFC | Souche étudiée uniquement chez la souris, en association avec LA806. Aucun essai clinique humain. |
| Ferments lactiques (quantité totale) | 10 × 10⁹ UFC | Dose classique pour un probiotique, mais absence totale de preuves d’efficacité dans les indications suggérées. |
| Excipients (amidon de maïs, HPMC, sels de Mg d’acides gras) | QSP 1 gélule | Formulation classique ; rien de particulier en termes de sécurité hormis les cas rares d’hypersensibilité. |
🎯 Pertinence scientifique
| Fonction ciblée (déclarée ou suggérée) | Effet attendu | Niveau de preuve | Commentaire |
|---|---|---|---|
| Mycoses vulvo-vaginales récidivantes | Réduire les récidives | ⚫ F | Aucune étude humaine sur ce duo de souches. Les méta-analyses favorables concernent d’autres souches. |
| Candidose digestive | Diminution de la colonisation | ⚫ F | Données uniquement murines, faible transposabilité. |
| Confort vaginal / flore vaginale | Restauration d’une flore protectrice | ⚫ F | Aucune donnée clinique sur LA806/LA401. |
| Syndrome de l’intestin irritable (IBS) | Réduction des symptômes | ⚫ F | Une seule étude ouverte sur LA806 seul : biais majeurs, absence de placebo. |
| Équilibre global du microbiote chez sujet sain | Amélioration globale | ⚫ F | Pas de bénéfice démontré. Avis prudents des autorités (ANSES, EFSA). |
Ces fonctions sont décrites dans la littérature scientifique sur les probiotiques, mais ne constituent pas des allégations du fabricant même si la mention "Les probiotiques contribuent à l'équilibre de la flore intestinale." est présente et le produit appartient à la catégorie des produits pour femmes pouvant être compris comme des indications par le grand public.
📌 Point sur la seule étude scientifique correspondant au produit
L’unique étude réellement pertinente pour Lactibiane Cnd 10M n’est pas une étude clinique, mais une étude murine où des souris sont infectées volontairement avec Candida albicans afin de provoquer une candidose œsophagienne et digestive. Cette procédure :
- implique l’induction artificielle d’une maladie douloureuse,
- provoque une inflammation sévère et une souffrance notable,
- se conclut par une euthanasie pour analyses tissulaires,
- entre dans la catégorie des expérimentations animales invasives, même si encadrées.
Scientifiquement :
- ce modèle est faiblement transposable à l’humain (microbiote très différent, immunité différente, pathologie induite très éloignée de la réalité clinique),
- les effets observés chez la souris ne préjugent en rien d’une efficacité humaine,
- aucun essai humain n’a jamais confirmé un effet anti-Candida pour LA806/LA401.
En clair : l’unique étude existante repose sur une procédure lourde pour les animaux, produisant des résultats scientifiquement faibles, qui ne peuvent en aucun cas justifier l’usage du produit chez l’humain.
⚠️ Sécurité et précautions
Effets secondaires :
- Ballonnements, gaz, inconfort digestif transitoire.
Situations à risque (données générales sur les probiotiques) :
- Immunodépression, valvulopathie, antécédent d’endocardite, cathéters, dénutrition ou fragilité sévère.
- L’ANSES rappelle quelques cas rares mais documentés d’infections opportunistes liées aux probiotiques chez patients fragiles.
Interactions :
- Antibiotiques : espacer de 2 h.
- Pas de donnée spécifique avec antifongiques.
Dose maximale :
- Aucune limite officielle EFSA/ANSES.
🧪 Forme et qualité
- Forme galénique : gélule végétale.
- Souches identifiées et déposées (traçabilité).
- Fabrication française, charte HQM.
- Bonne qualité pharmacotechnique mais absence d’essai clinique sur le produit final.
📊 Résumé des évaluations
| Critère | Note | Commentaire |
|---|---|---|
| Efficacité | ⚫ F | Aucune étude clinique humaine. Données uniquement murines ou ouvertes non contrôlées. |
| Sécurité | 🟢 B | Tolérance correcte chez sujet sain ; prudence chez patients fragiles. |
| Qualité | 🟡 C | Fabrication sérieuse, souches traçables, mais aucune donnée clinique. |
📚 Références scientifiques (principales)
- Authier H. et al., J. Fungi, 2021 – Modèle murin LA401/LA806.
- Ait Abdellah S. et al., J. Clin. Med., 2022 – Étude ouverte sur LA806 seul.
- Xie HY. et al., Cochrane 2017 – Probiotiques et candidoses vaginales (souches différentes).
- Akinosoglou K. et al., J. Clin. Med., 2024 – Revue sur probiotiques et VVC.
- ANSES, 2019 – Avis sécurité sur les probiotiques (infections rares).
🛡️ Note légale
Cette fiche repose sur une analyse critique des données scientifiques disponibles et ne tient pas compte d'éventuels documents internes au laboratoire non publiés.
Elle ne constitue pas un avis médical. Consultez un professionnel de santé pour toute prise en charge individuelle.
Dernière mise à jour : 27 novembre 2025